samedi 26 novembre 2011

Saveurs et coincidences: Humeur caméléon.

Une "faim de loup" ou un "appétit d'oiseau ", ou tout simplement envie de tout ou de rien, mais surtout pouvoir changer d'avis juste au moment de la commande, parce que "qui à le choix, à l'embarras" ?

Alors foncez chez "Saveurs et Coïncidences" apaiser votre humeur caméléon, on répondra à vos caprices par un joli dialogue culinaire, de bons conseils et une jovialité digne d'un patron de province!
Nous sommes précisément rue de Trévise, près des Folies Bergères, quartier "chaud" de Paris canaille, et ce soir le cabaret est dans l'assiette.
En lever de rideau, frappez donc les trois coups avec des "Conchiglioni farçis de cagouilles, espuma au combawa" (sic!). En salle la patronne s'affaire avec le sourire et la décontraction est de mise. Le décor, contemporain fait mouche et l'ambiance bistrot est sobre et agréable.

Saveur et Coïncidences - Paris - Filet de St Pierre - Photo: lrds

Pour continuer le spectacle, pas d'entracte. Filez sans relâche du côté du poisson: Cotriade ou  Homard, Filet de St Pierre avec sauce divine, asperges fines vertes, tranches de panais dorées et rondelles de rutabaga fondantes. Que du bon "médiéval" ressuscité pour le plaisir du palais à la découverte de sensations nouvelles. Le chef Jean-Pierre Coroyer à de beaux diplômes en main et un bel avenir devant lui.

Saveur et Coïncidences - Paris - Tournedos de Canard - Photo: lrds
Côté viande les assiettes géantes, conséquentes et généreuses annoncent le ton carnivore: Tournedos de canard à la sauce avec champignons des bois, foie gras fondu, moelleux et à point. Du veau, du porc aux choux, de belle facture sont de mise.
Côté vin, on vous conseille avec galanterie le verre de votre tendance au plat et l'affaire est jouée.

Et avant d'aller vous dégourdir les gambettes en allant faire du chahut, en final laissez vous tenter par la tiède Tarte des demoiselles Tatin et sa belle boule vanille, sauce anglaise, bourbon et pommes bien caramélisées ou une panacotta et son coulis.

Un petit délice de restaurant discret dans un quartier animé, nocturne à souhait qui pulse le Paris du boulevard du crime: mais... faites vous plaisir, ce n'est pas un crime!

Et très bon appétit

Le Resto du Samedi
 
Saveurs et Coïncidences
6 rue de Trévise
75009 Paris
01 42 46 62 23
http://www.saveursetcoincidences.com/

lundi 21 novembre 2011

Le Gabin : le nouvel enfant de Montmartre


Entrez dans ce petit restaurant au pied de la Butte Montmartre et vous sentirez qu'il se passe quelque chose de l'ordre du fumet bistro-gastro du plus bel effet.
Place Jean Gabin, en face de son appartement de l’époque, les murs y sont tapissés de photos témoins de son génie d’acteur. Ambiance cosy, petit espace à la parisienne, tables rondes que ce soir-là on réunit à six pour faire notre table d’hôte. On se sent chez soi. Bières Edelweiss et coupe de champagne pour se mettre dans l’ambiance et le tour est joué.

En entrée, à 9 Euros, Salade de Saint-Marcellin, jambon cru - Rattes du Touquet à l'huile de truffes, foie gras poêlé - Tartare de dorade au gingembre, écrasé d'avocat au citron.

Le Gabin - Rates du Touquet, Foie Gras Poèlé - Photo:lrds
Tout est mitonné maison et sent le produit frais, traité avec amour et inventivité. Le service est prompt et efficace. En cuisine, le chef se donne franchement à son art de faire plaisir et découvrir ce qu’il sait et aime partager .

Le Gabin - St Jacques - Photto:lrds
Les plats ravissent: Souris d'agneau confit sur son lit d'aubergines poêlées (20 Euros) - Risotto aux truffes de saison (19 Euros) - Saint-Jacques à la plancha, bisque de homard (18 Euros), et la dorade royale et la même bisque qui décidément ravit les convives.

Le Gabin - Daurade - Photo:lrds

Les desserts comme le Moelleux au chocolat (8 Euros), le Croquant crème brûlée à la pistache (8 Euros) ou la Coupe de fraises au champagne, sorbet framboise à 8€ sont autant de cadeaux pour le palais loin d’être saturé de sensations gourmandes. Quant au Tiramisu au cointreau, c’est un régal de légèreté et de parfums tant la génoise est gorgée de liqueur !

Le Gabin - Pâtes aux St Jacques - Photo:lfdd

 Les vins sont de bon aloi, au verre ou en bouteille pour la tablée joyeuse, par exemple un "Trinch!", Bourgueil bio de Catherine et Pierre Breton.

Un bistro de quartier qui pourrait monter en cote grâce au bouche à oreille qui se répand comme une trainée de poudre dans ce quartier si attachant et typique d’un Paname débonnaire.

Bon Appétit

Le Resto du Samedi

Le Gabin
25 rue Lambert
75018 Paris 18ème
Tél: 01 53 28 27 93

dimanche 20 novembre 2011

Meilleur Foie Gras d'Alsace et Alsacien de la Semaine ?

Pascal Bastian, du Cheval Blanc à Lembach et dont nous avons dit tout le bien que nous pensions de sa cuisine le 10 septembre, vient de gagner le 3ème concours du meilleurs Foie Gras d'Alsace et est en lice pour être l'Alsacien de la semaine.
Son foie gras et superbe et il mérite cette récompense.
Nous votons bien sûr pour lui et lui souhaitons de gagner cette récompense également.

Le Resto du samedi

samedi 19 novembre 2011

Chez Anthon à Obersteinbach: l'insolite et le terroir de qualité.

Le site est splendide: au cœur des Vosges du Nord, non loin de Lembach, et du Cheval Blanc, dont nous avons parlé le samedi 10 septembre.
Voici, niché dans le petit village de grès, une belle et cossue institution, l'Hôtel-restaurant chez Anthon. Il  fait figure d'OVNI avec son architecture tectonique et sa belle verrière en rotonde qui ouvre la salle de restauration sur le magnifique paysage environnant.

Bel écrin donc pour une cuisine vagabonde, sérieuse et imperturbable, orchestrée par Georges Flaig: de la  belle ouvrage que ce turbot au beurre d'orange agrémenté de polenta.

Le menu alsacien est un don du ciel, tarifé tout doux (24 Euros), comme le reste des mets d'ailleurs - belle surprise que l'addition légère. Les ravioles à l'Alsacienne, "schniderspaetles" de truite saumonée aux échalotes confites sont une entrée ravissantes pour les papilles en alerte, le chevreuil rôti, pomme farcie aux airelles et quenelle de fromage blanc sont de saison. Le tout couronné d'un millefeuille glacé au chocolat noir, coulis d'oranges amères.
Et parlons du bon pain fait maison pour accompagner le tout avec douceur, bien croustillant et tout chaud.

En sus, une carte des vins à faire pâlir, comme ce bon riesling Glintzberg de chez Schmitt ou le pinot gris de Trimbach. On aurait souhaité le sourire du sommelier qui semblait ce soir là bien peu préoccupé d'animer et de valoriser sa cave.
Les desserts sont de belle facture et glaces et sorbets turbinés maison ont des saveurs inédites (violette) et des textures moelleuses à souhait.

On en sort ravis et prêts à passer une bonne nuit à l'hôtel attenant ou dans le confort plus simple du village, le "Wachtfels".
Le bonheur est dans le Nord.

Bon Appétit

Le Resto du Samedi

Anthon
40 rue Principale
Obersteinbach
Tél.: 03 88 09 55 01
http://www.restaurant-anthon.fr

samedi 12 novembre 2011

Le Vieux Couvent à Rhinau: l'herbier d'Eden: un mélilo du bonheur.

Rue des Chanoines, il est un jardin d'Eden, un petit paradis des sens, un "Vieux Couvent" où il ferait bon faire une retraite non pas méditative, mais gastronomique. A cette heure quasi hivernale, elle est décorée pour les prochaines fêtes de Noël, comme une maison de poupées aux allures de rêve éveillé.

Dès l'entrée, l'espace est vaste et lumineux, le design intérieur des deux salles à manger, résolument contemporain, avec des lignes effilées au plafond, flottent des "poissons" de Damien Lacourt, artiste-ébéniste Damien Lacourt de Quatzenheim qui signe également les panneau décoratifs dans une belle scénographie de l'architecte Bernard Willhem.

Vitello Tonnato - Au Vieux Couvent Rhinau
L'accueil de la famille Albrecht, encore attablée pour son repas du soir, est chaleureux, simple et augure de l'attention aiguë au bon déroulement de la soirée. En amuse-bouche, une très légère infusion de cèpes à la reine des prés nous fait pénétrer dans le monde des herbes, des fleurs du jardinier "en herbe" que sont nos deux chefs accoquinés, Jean, le père et Alexis, le fils. Tel Candide, ils cultivent "leur jardin", une vingtaine d'ares, comme le potager du bonheur qui serait bien "dans le pré".
 Chrysanthème, bourrache, livèche, mélilo, mouron des oiseaux, tout rappelle l'herbier de notre enfance, les parfums oubliés et tendrement réactualisés par nos deux compères au piano de ce concert gustatif.

Epaule d'agneau - Au Vieux Couvent - Rhinau
Le menu à 35 euros est une aubaine: le vitello tonnato  (le veau "thonné au basilic local) en entrée, l'épaule d'agneau en croute d'herbes, courges de saison pour plat principal et "le festival des desserts de Jean" sont un régal. Feu d'artifice de fragrances et d'inventivité, qui se décline en six étapes plus époustouflantes les unes que les autres.Mille-feuille au chocolat, moelleux aux figues, baba au rhum sur lit d'ananas glace à la cannelle, à la livèche (parfum de cèleri-maggi), à la rose du jardin, sorbet à l'argouse, toutes turbinées à la perfection. Les ingrédients sont au top, et la présentation des mets est digne d'un peintre dont les petites touches de couleurs sont les pétales, les herbes, les pousses d'ail des ours....

Bouchée à la Reine - Au Vieux Couvent - Rhinau
Sans oublier la royale "Bouchée à la reine" et ses nouilles maison, comme "ma grand-mère" à retomber en enfance.
Les godivots parfumés, les quenelles de moelle, les champignons frais, le veau et poulet font bon ménage, abrités par une croute craquante, saisie à point, nageant dans un bain de sauce légère mais très présente.
Amuse-bouche étonnants aussi, tels cette neige-glace à la rose et citron, nuage en émulsion, qui fond dans la bouche. Un petit laboratoire moléculaire de bon aloi, alchimie de la cuisine à quatre mains des Albrecht.
"Neige de rose et citron" - Au Vieux Couvent - Rhinau


En salle, une jeune italienne nous rappelle avec son bel accent que la famille Albrecht cultive ses racines de Lombardie, mais aussi l'amour des voyages qui font de leur cuisine un carrefour de saveurs, une tornade de parfums qui vous enivrent dans une belle confusion des sens...dessus-dessous.
Oui, le bonheur est bien dans ce jardin d'Eden où le péché capital est bien la gourmandise, dosée, fine et enjouée, contagieuse comme le présente l’hôtesse, maîtresse de salle et sommelière: une passion partagée pour le plaisir des yeux, du palais en constant éveil.



Alerte! au paradis des sens, la damnation est proche... Et la tentation d'y revenir, très forte. Mais nos péchés seront pardonnés. Amen.

Bon Appétit

Le resto du samedi.

Le Vieux Couvent
6 rue des Chanoines
67860 Rhinau
03 88 74 61 15
/http://www.auvieuxcouvent.fr/

lundi 7 novembre 2011

Gault et Milllau 2011: Le palmarès Jeunes Talents pour le Boeuf à Sessenheim

Le Guide Gault & Millau qui consacre les "Jeunes Talents" cuisiniers vient de nommer Yannick Germain, le chef de l'Auberge au Boeuf à Sessenheim pour cette distinction.
Il consacre les jeunes chefs de moins de 35 ans comme "table d'Avenir".

Le resto du Samedi y était il y a quelques temps et vous invite à lire la critique que nous avons publiée le samedi 15 octobre.

Bravo au chef et bonne continuation.

Le resto du samedi.

samedi 5 novembre 2011

Le Relais de la Poste à La Wantzenau: cuisine audacieuse de charme.

La reprise du Relais de la Poste, aux abords immédiats de Strasbourg, a fait son petit effet depuis l'attribution d'un macaron Michelin en mars dernier.
Caroline Van Manen à la direction s'est adjoint les talents de son chef cuisinier Laurent Huguet, ancien chef du Crocodile et d'un sommelier aguerri Hervé Schmitt.
Du neuf donc dans cette belle demeure du XVIIIème siècle qui n'en est pas resté là.Cadre fort agréable, tenue irréprochable des tables et décor à faire rêver d'un autre temps, suspendu entre tradition et modernité.
Tout augure ici d'un régal et l'on est impatient que la fête commence. Il y aura quelques bémols cependant quant à l'accueil assez froid et l'ambiance quelque peu guindée d'un établissement qui démarre sur les chapeaux de roues.

La carte est attrayante, les mets décrits poétiquement comme cette entrée "Piquillos troussés d'une effilochée de maquereaux aux câpres, mesclun aux herbe et vinaigrette de Banyuls". On aurait envie de dire "restons simples" et allons au cœur du produit sans chichi, mais n'oublions pas le côté "maison de rêve" où l'impossible serait de mise. Du jamais goûté, certes, de la belle composition design dans l'assiette qui relève d'un grand soin et d'un réel talent d'artiste. La salade de homard bleu, tarifée 46 Euros, frise le conventionnel cependant avec un peu trop d'ambition dans la recette.

Les poissons sont eux la véritable vitrine de la maison: dorade rôtie, risotto aux huitres, rouget barbet, spaghettis d'encornet, filet de barbue, sauce au vin jaune sont sans faille et les produits irréprochables à la cuisson  parfaite.

Du côté des viandes (de 28 à 38 Euros), on oscille dans son choix entre rouelles de rognons de veau, caille en cocotte au fenouil et les autres propositions dont les garnitures sont toujours originales, mariant les contraires ou les audaces: "Ragoût de cèpes et griottes au céleri", "pois gourmands, pommes fruits caramélisées".... Beaucoup d'inventivité et d'intuition quant aux alliances et assemblages de légumes.
Les desserts sont plus "conventionnels": crêpes Suzette ou Ananas poché, d'autres "saveurs d'ailleurs" comme l'entremet au chocolat Xocoline nous transmettent saveurs et gouts raffinés (de 13 à 18 Euros).

Les menus naviguent entre 49 Euros (de Saison),  72 Euros (le Gourmet) et 90 Euros (Découverte avec 4 plats, fromage et dessert). Ce dernier, lors de notre passage proposait: Foie Gras poêlé, brunoise de légumes, caramel acidulé aux appétits - Bar crémeux aux asperges, réduction de Vermouth - Rouget Barbet à la plancha, amandine à la fleur de sel et pancetta, émulsion d'olives - Pigeon des Vosges rôti en cocotte, marmelade à la diable, pommes gaufrettes et artichauts - le Chariot de fromage de Cyrille Lohro, MOF 2007.  Les saveurs étaient là, bien mariées et le pigeon très goûteux. Actuellement, le pigeon est remplacé - saison oblige - par une Noisette de biche et le Rouget par des Noix de Saint-Jacques rôties, confit de navets et raisin à l'orange.

Un lieu à vivre mais donc le souvenir s'efface doucement. Est-ce trop de sophistication qui agace ou le trop bien fait qui dénaturerait le produit au profit du perfectionnisme? Question de feeling assurément...

A vous de juger.... Bon appétit

Le Resto du Samedi

Au Relais de la Poste
21 rue du Général de Gaulle
La Wantzenau
03 88 59 24 80
http://www.relais-poste.com

mardi 1 novembre 2011

Le Bistro du Coin: Le Paris du XIIème refleurit joyeusement.

 Entre La Bastille et La Gare de Lyon, voici un "petit coin de paradis", modeste par l'allure de bistro parisien de quartier style début de siècle, mais ambitieux par le sérieux et la qualité de l'établissement fraîchement repris par une belle équipe jeune et débordante de dynamisme.
Décor vaste et aéré, tables alignées, banquettes rouges et spacieuses....De quoi faire une pause gourmande bien méritée après les péripéties de la vie parisienne plutôt agitée. 

Un verre de Vouvray pétillant pour trinquer et la tablée peut s'atteler à la dégustation de mets bien préparés, à l'assiette.
Les frites sont succulentes dans leur grande assiette en vasque et ce soir là, le Chef vous suggérait en entrée: Croustillant de Saint-Marcellin aux herbes de Provence - 7€, Foie gras de canard maison - 11€, Millefeuille de tomates, cœur de bœuf et mozzarella di buffala - 7€. On y distingue un goût prononcé pour les saveurs de Provence, mêlées à la tradition de cuisine familiale. Comme un beau Dimanche à la campagne. 

En plat, le Magret de canard au miel et piment d'Espelette - 13.50€, la Saucisse d'Auvergne au couteau de chez Conquet, purée maison au cantal - 13.50€ ou le Cabillaud rôti au citron vert purée de patates douces - 13.50€. Des Calamars sauce olive style tapenade font irruption comme suggestion, ou les Crevettes au wok, fins légumes concassés et frits se partagent volontiers. L'ambiance chaleureuse, un peu bruyante cependant, en fait un petit chez soi où le rond de serviette serait de mise.

Côté desserts, ça roule toujours avec encore un peu de place pour les profiteroles, glace vanille, sauce chocolat - 6€, le Crumble aux poires et gingembre, glace vanille - 6€ ou le Moelleux au chocolat, crème anglaise et coulis de fruits rouge - 6€.
Question prix, l'addition est raisonnable:comptez 30 Euros et de 17, 50 à 22, 50 Euros pour les autres formules midi et soir.
 

Vous aurez compris qu'il y fait bon y passer une soirée entre copains plutôt qu'en amoureux.
La convivialité et la bonne humeur y semblent de mise.

 

Bon appétit

Le Resto du Samedi

Le Bistrot du Coin
73 Avenue Ledru Rollin
75012 PARIS